La carence en vitamine B12
Faits saillants
- La carence en vitamine B12 est plus susceptible de s’observer chez les personnes qui adoptent un régime alimentaire pauvre en produits animaliers, en produits laitiers ou en œufs. Les néo-Canadiens qui ont habité dans un camp de réfugiés ou connu une extrême pauvreté et les personnes qui adoptent un régime végétarien très strict peuvent en faire partie.
- L’insuffisance alimentaire, la malabsorption ou une anomalie de l’absorption peut être responsable d’une carence en vitamine B12.
- Les cliniciens devraient présumer une carence en vitamine B12 chez les enfants immigrants ou réfugiés atteints d’une anémie mégaloblastique d’après la formule sanguine.
- Les conséquences d’une carence en vitamine B12 peuvent inclure la fatigue et la faiblesse, de même que des symptômes hématologiques, neurologiques, psychiatriques et cardiovasculaires.
La prévalence
Puisque la vitamine B12 est surtout tirée de sources animales, des produits laitiers et des œufs, l’incidence de carence en vitamine B12 est plus élevée chez les personnes qui adoptent un régime végétarien restrictif ou qui habitent à un endroit où l’accès aux sources de protéines est faible, y compris les camps de réfugiés ou les régions de grande pauvreté.
Le taux de carence en vitamine B12 peut être élevé chez les réfugiés. Par exemple, il a été établi que les deux tiers des réfugiés du Bhoutan en avaient une.1
L’étiologie
La carence en vitamine B12 peut découler d’un apport diététique limité, d’une anomalie de l’absorption (p. ex., déficit de facteur intrinsèque) et d’une malabsorption (p. ex., causée par une gastrite chronique ou une prolifération bactérienne). Les nourrissons allaités par une mère végétalienne y sont également vulnérables.
Les conséquences
La carence en vitamine B12 peut s’associer à une série de manifestations cliniques :2
- Des symptômes généraux (p. ex., fatigue, faiblesse, stomatite, diarrhée, constipation, perte d’appétit, perte de poids)
- Des symptômes hématologiques (p. ex., anémie mégaloblastique, pancytopénie)
- Des complications neurologiques (p. ex., paresthésie, neuropathie périphérique, dégénérescence de la moelle épinière)
- Des symptômes psychiatriques (irritabilité, changement de personnalité, dépression)
- Des troubles cardiovasculaires (p. ex., infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral)
Le diagnostic
Il faut présumer une carence en vitamine B12 chez les enfants réfugiés ayant une anémie mégaloblastique d’après la formule sanguine. En général, le diagnostic se fonde sur la présence de facteurs de risque, de symptômes et d’une analyse sanguine démontrant un déficit du taux sérique de vitamine B12. D’autres marqueurs biochimiques peuvent contribuer à confirmer le diagnostic, tels que l’excrétion d’acide méthylmalonique dans les urines et l’homocystéine totale.
Le traitement
Le traitement peut consister en l’administration de suppléments de vitamine B12, par voie orale ou par injection, ainsi qu’en des modifications au régime alimentaire, par l’ajout d’aliments riches en vitamine B12, tels que le poisson et les fruits de mer, la viande (notamment le foie), la volaille, les œufs ou les produits laitiers.
L’apport quotidien recommandé de vitamine B12 dans tous les groupes d’âge, y compris les nourrissons, les enfants et les adolescents, est exposé dans le site Web de Santé Canada.
Quelques ressources
- Centers for Disease Control and Prevention. Immigrant and refugee health.
- Santé Canada, 2007. Bien manger avec le Guide alimentaire canadien est offert dans de nombreuses langues.
- U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases. Guidelines for evaluation of the nutritional status and growth in refugee children during the domestic medical screening examination. Bethesda, MD: CDC, April 2012.
Références
- U.S. Department of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases. Guidelines for evaluation of the nutritional status and growth in refugee children during the domestic medical screening examination. Bethesda, MD: CDC, April 2012.
- Benson J, Maldari T, Turnbull T. Vitamin B12 deficiency—why refugee patients are at high risk. Aust Fam Physician 2010;39(4):215-7.
Réviseurs scientifiques
Anna Banerji, MD
Andrea Hunter, MD
Mise à jour : avril, 2013